Pépé Toupou à l’opposition républicaine: “Il vaut mieux laisser la population tranquille”

Dans une interview accordée à notre rédaction depuis Macenta où il séjourne actuellement, le député uninominal de la mouvance en vacance parlementaire dit ne plus comprendre le bien fondé des manifestations de l’opposition républicaine. Par ailleurs, Honorable Pépé Toupou qui défend un troisième mandat du Président Alpha Condé ne désarme pas. Lisez!

reporterguinee: L’opposition républicaine organise une marche pacifique  mercredi à Conakry. Quelle est votre réaction en tant que cadre de la  mouvance présidentielle ?

Honorable Pépé Toupou : Personne ne peut s’opposer à une marche légale. C’est un droit constitutionnel. Mais à voir la situation politique actuelle de la Guinée, je me demande à quoi vaut une marche politique. Ils ont demandé de réviser le code électoral, nous l’avons fait. Le code de collectivité locale a été également révisé. Le président a demandé à la Ceni d’accélérer la mise en place d’un chronogramme pour la tenue des élections locales prochaines. Je pense que tout ça c’est pour satisfaire le désir de l’opposition. Je ne sais plus quel est l’objectif de cette marche. Le meeting qu’elle a tenu à Kagbélen, c’était juste pour raconter que le Pr Alpha Condé est un dictateur, il est ceci, il est cela. Mais ce n’est pas un programme ça. La Guinée a besoin de programme de société fiable qui fait avancer. Si ce n’est pas le cas, vaut mieux laisser la population tranquille. Néanmoins, je les appels à la sérénité. Tous les moyens que le gouvernement mettra pour encadrer la marche, s’il y a débordement qu’ils sachent qu’ils sont les seuls responsables, parce que dans leur habitude, une marche n’a réussi que quand elle fait des morts, quand elle fait des casses.

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Vous êtes la première voix officielle qui demande un troisième mandat pour le Président Alpha Condé. Ces derniers jours ont été marqués par des manifestations pour dénoncer tout éventuel tripatouillage de la constitution. Qu’en dites-vous ?

Ces mouvements ont été organisés par des artistes Elie Kamano et Takana Zion. Je crois qu’ils n’ont rien compris. Parce qu’ils croient que le développement d’un pays, c’est un problème de génération. Non ! Nous avons vu à travers le monde des jeunes qui sont venus au pouvoir. Au Libéria, par exemple, il y a eu un président jeune mais nous savons comment sa gouvernance a été marquée par des saccages et des bains de sang. En France, Emmanuel Macron est au pouvoir nous verrons la suite. Je crois que la gouvernance est un problème de capacité. Je précise que la gouvernance d’un pays n’est pas l’essor seulement d’une génération encore moins un problème de région ou un problème ethnique. C’est un problème d’efficacité. Or, jusqu’ici  le Pr Alpha Condé a le profil le plus apte à faire venir la Guinée à l’émergence. Du point de vue audience internationale, il est sans égal. Voila un homme comme ça que Dieu a fabriqué et nous a donné. Il est mieux que nous profitions de tous ses acquis pour avancer. Nous sommes en démarrage pour une émergence, nous ne pouvons pas imiter la France ou les Etats unis. A travers le monde, il y a des exemples de continuité dans la gouvernance, je pense que nous pouvons le faire. Nous pouvons accorder 5 ou 7 ans à notre président renouvelable autant de fois que la Guinée a encore confiance à ses prestations. C’est mieux que de mettre quelqu’un un jour qui va coordonner le recule du pays. C’est pourquoi je demande un troisième mandat pour le Pr Alpha Condé. Je vais continuer à booster. Nous allons mettre en place un collectif qui va réfléchir et qui va faire une proposition de loi, bien sûr si le gouvernement ne le fait.

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La commission Santé de l’assemblée dont vous êtes le vice président a effectué récemment une tournée dans certaines structures sanitaires du pays. Quels ont été les tenants et les aboutissants de cette mission ?

Au lendemain de la fièvre Ebola, le constat a été fait par nous et par les partenaires. Nous avions une couverture sanitaire très faible et un système de santé défaillant. Le gouvernement s’est donc attelé à fortifier les brèches pour que nous soyons prêts à affronter n’importe quelle épidémie. Nous avons vu sur le terrain que tout a marché. La partie faible du système, c’est que nous avons constaté que l’enveloppe budgétaire accordée au secteur de la santé était très faible. En tant que commission de la santé, on a plaidé auprès de l’assemblée et du département pour qu’on relève un peu l’enveloppe budgétaire du secteur. Ce qui a été fait. Nous sommes allés de 2.9% à 3% de l’enveloppe budgétaire nationale. Ce qui a amélioré la gouvernance dans le secteur. Quand nous sommes passés récemment, nous avons senti que le plateau technique au niveau de nos structures de santé s’est nettement amélioré. Nous avons équilibré un peu les besoins au niveau des structures sanitaires. Allez à l’intérieur du Pays vous sentirez réellement qu’il y a une amélioration formidable. En forêt, aucune épidémie ne peut surprendre désormais. Partout il y a des laboratoires équipés des matériels de dernière génération. L’émergence promise par le Pr Alpha Condé est entrain de se réaliser. A Conakry, de l’hôpital Donka en passant par Ignace Deen, l’hôpital Sino-guinéen de kipé, la pharmacie centrale de Guinée et le centre de santé de Matam, nous avons fait un constat heureux. Naturellement, il y a des départements qui ne marchent pas tels que les cabinets dentaires. Nous avons constaté à Dubréka et à l’intérieur du pays que les cabinets dentaires sont laissés pour compte.

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Cette fois ci, nous avons éclaté le groupe en quatre. Nous avons couvert tout le pays, au retour de ces missions nous allons faire une synthèse pour présenter au gouvernement et à l’assemblée nationale la réalité sur le secteur sanitaire guinéen pour qu’on puisse combler les insuffisances.

Les députés sont actuellement en vacance parlementaire. Quels sont vos projets pour la préfecture de Macenta ?

Mon activité principale c’est la restitution des activités parlementaires. C’est ce que je fais chaque année. Quand je viens, je prends mon temps, je sillonne les sous préfectures pour la restitution à nos mandants des activités que nous avons menées pendant la cession la précédente.

Interview réalisée par

Moussa Diawara

 

Moussa Diawara
Journaliste reporter d'images, administrateur Gl à reporterguinee.net Aime le voyage, la lecture, la découverte et le sport