Le candidat arrivé en tête de la présidentielle au Liberia, George Weah, a appelé mardi ses partisans au calme après la suspension du processus, tandis que la chef d’Etat sortante Ellen Johnson Sirleaf exhortait ses concitoyens à préserver la “démocratie attaquée”.
Le second tour aurait dû se tenir mardi entre George Weah, sénateur et ex-star du foot, et le vice-président Joseph Boakai, respectivement premier et deuxième au premier tour le 10 octobre. Mais la Cour suprême a suspendu lundi le processus en ordonnant à la Commission électorale d’examiner un recours du candidat arrivé troisième avec 9,6% des voix, Charles Brumskine.
“J’en appelle à vous tous, mes partisans, à rester calmes pendant que nous traversons la phase juridique de l‘élection”, a déclaré M. Weah mardi soir aux sympathisants rassemblés au siège de son parti, le Congrès pour le changement démocratique (CDC).
“Ils disaient que nous, les CDCiens, étions des hooligans, des fauteurs de troubles, mais en 2017 nous savons qui sont les vrais fauteurs de troubles”, a-t-il dit, à l’intention des partis de MM. Boakai, Brumskine, et deux autres candidats malheureux, qui ont engagé mardi des discussions pour constituer un front contre lui.
A présent, notre démocratie est attaquée. La réputation de notre pays est attaquée. Notre économie est sous pression. Nous, responsables politiques, devons faire mieux que ça.
“Nous sommes conscients de leurs tactiques, de leurs provocations, mais nous ne laisserons pas cela nous distraire, nous travaillons pour la victoire finale”, a affirmé George Weah.
De son côté, Mme Sirleaf, mise en cause par M. Brumskine, avocat et vétéran de la politique, et son propre vice-président M. Boakai, qui l’ont accusée d’avoir pesé sur les résultats du premier tour, notamment en rencontrant à son domicile des responsables de la Commission électorale nationale (NEC), a exhorté la classe politique à se ressaisir.
“A présent, notre démocratie est attaquée. La réputation de notre pays est attaquée. Notre économie est sous pression. Nous, responsables politiques, devons faire mieux que ça”, a-t-elle lancé dans une déclaration lue à la radio mardi soir.
“Les allégations, le discours de haine, le langage rétrograde, ont caractérisé ce qui devrait être un moment de fierté dans notre histoire”, a-t-elle déploré.
L’imbroglio juridique et politique actuel fait peser des incertitudes sur la première transition démocratique depuis trois générations dans ce petit pays anglophone d’Afrique de l’Ouest, l’un des plus pauvres au monde, ravagé de 1989 à 2003 par l’une des plus atroces guerres civiles du continent, qui a fait quelque 250.000 morts.
Mme Sirleaf, Prix Nobel de la paix 2011, l’année de sa réélection, n’avait plus le droit de se représenter, au terme de deux mandats de six ans.
AFP
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