Crise dans le secteur de l’éducation: Négociez avec “le rebelle” Aboubacar Soumah et le problème sera résolu!(opinion)

Depuis quelques semaines, le secteur éducatif est secoué par un mouvement syndicale sous l’ordre de Aboubacar Soumah, membre du bureau exécutif du Slecg(le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée) la principale association syndicale des enseignants en Guinée. Le leitmotiv de ce mouvement n’est rien d’autre qu’une augmentation salariale. Une promesse du gouvernement qui tarde à se concrétiser sur les bulletins des enseignants. Après deux semaines de boycott dans certaines écoles de la capitale et de l’intérieur, les grévistes entendent revenir à la charge après une pause marquée grâce à l’implication des religieux qui ont amorcé la crise. Les esprits se sont donc mis en veilleuse jusqu’au 31 janvier  prochain, délai à la quelle le gouvernement à promis de faire quelque chose. Le Slecg originel ayant été expiré le 05 décembre, le 26 janvier dernier, un congrès du Slecg version Aboubacar Soumah s’est tenu à Conakry malgré des arrestations et des violences physiques et verbales que ses proches ont subies de la part des forces de sécurité. En effet, le choix a été porté sur lui pour diriger les destinées de ce syndicat.

Le cas Aboubacar Soumah

Le cas Aboubacar Soumah mérite d’être pris au sérieux. L’homme qu’on qualifie à tord ou à raison de “rebelle” depuis le début de la crise dans le secteur éducatif, est bien celui qui parle désormais au nom des enseignants guinéens. Qu’on le veille ou pas, il faut dire qu’il a une certaine popularité au sein de ses pairs pour avoir porté certaines revendications qui sont les siennes. Cet homme mérite tous les égards dus à son statut actuel de représentant ne serait-ce qu’une partie des enseignants. Ni la force moins encore les intimidations ne sauront être la solution mais la négociation devrait être le seul moyen pour transcender ce différend. Or, beaucoup de personnes pensent qu’Aboubacar Soumah ne mène pas un combat légal, parce qu’il fait cavalier seul en dehors de la structure syndicale. Mais nous nous pensons plutôt que son combat est légitime. Combien d’enseignants se reconnaissent en lui en ce moment ? ils sont combien à l’acclamer ?

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L’orgueil du gouvernement ne servira plus à rien sauf à empirer une crise qu’il a lui-même semé le germe, participé à son développement jusqu’à nos jours. Donc, pas question pour lui de négliger quelconque menace surtout quand il s’agit d’un secteur sensible comme l’éducation. Quand le vain est déjà tirer, il faut le boire. Il doit impérativement négocier avec Aboubacar Soumah en  personne pour éviter l’embrasement total du  pays car tout ce que Soumah veut à l’heure là, les enseignants le veulent.

Les ratés…

La banalisation du gouvernement à prendre la grève des enseignants à bras le cor est l’une des principales causes de la crise. A cela, s’ajoute la sortie médiatique du président Alpha Condé menaçant de fermeture toute radio ou télévision qui donnerait la parole au syndicaliste a aussi jeté l’huile au feu. Puisqu’on parle de la presse, elle a joué un rôle néfaste. Frustrée et choquée suite à la bastonnade de journalistes venus apporter leur soutien à un confrère arrêté au Pm3 de Matam, une certaine presse s’est laissée emporter par l’évènement faisant croire à Aboubacar Soumah qu’il est le héros même en contradiction avec la loi. Contrairement à l’interdiction d’Alpha Condé, elle peut lui donner la parole comme prévu par les principes de la démocratie, la liberté d’expression.

Par Moussa Diawara

Moussa Diawara
Journaliste reporter d'images, administrateur Gl à reporterguinee.net Aime le voyage, la lecture, la découverte et le sport