Au début du mois de novembre 2017, le Syndicat Libre des Enseignants Chercheurs de Guinée (SLECG), version Aboubacar Soumah avait déclenché une grève qui a paralysé le secteur éducatif pendant près de 2 mois. Les revendications gravitaient globalement autour de l’amélioration des conditions de vie des enseignants.
Après quelques semaines de bras de fer avec les autorités, les leaders religieux sont intervenus en se portant garants de la satisfaction des points contenus dans la plateforme revendicative, ce qui a permis la suspension de cette grève. Malheureusement, ces leaders religieux n’obtiendront rien des autorités. Conséquence, ils ont renoncé à leur rôle d’interface. Et comme il fallait s’y attendre, le SLECG, version Aboubacar Soumah, a séance tenante émis son avis de reprendre la grève qu’il avait suspendue en décembre 2017.
Nous sommes à quatre (4) jours de la mise à exécution de la menace du SLECG, v ersion Aboubacar Soumah, et jusque-là, aucune négociation n’est ouverte avec les autorités si ce n’est la défiance réciproque. C’est pourquoi notre rédaction est allée à la rencontre de Dr Sékou Koureissy Condé, à la fois président de la Convention des Acteurs Non-étatiques de Guinée CANEG) et directeur de l’ONG : African Crisis Group.
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Mosaiqueguinée.com : Vous avez été un acteur important dans le dénouement de la dernière crise qui avait opposé le syndicat à l’Etat guinéen. Mais malheureusement, la parole donnée n’a pas été respectée et Aboubacar Soumah menace de déclencher une nouvelle grève à partir du 12 Février. Qu’en dites-vous ?
Dr Koureyssi condé : Je constate avec beaucoup de préoccupations que la plateforme de revendications des enseignants n’ait pas trouvé une réponse de la part du gouvernement. C’est regrettable de constater l’existence d’amalgames, de la confusion entre deux organisations syndicales. Aboubacar Soumah, quoique l’on dise, reste un syndicaliste qui revendique une certaine légitimité tout simplement parce qu’il a été prouvé qu’il y a des hommes et des femmes qui suivent ce qu’il dit. De l’autre côté, il y a une corporation de l’administration Guinéenne qui est mécontente et qui le manifeste de façon structurée à travers une personne, je pense bien qu’il est important de savoir de quoi souffre un corps social. A partir du moment où le problème est connu, il est nécessaire d’engager les négociations pour trouver une solution idoine. Ce n’est pas fait et il faut le faire. Le gouvernement traîne le pied. Il utilise beaucoup d’astuces dans cette affaire. Je sens de la manipulation et cela n’est pas la solution. Il est important de considérer Aboubacar Soumah comme un Guinéen tout court. Il faut prendre en compte ce qu’ils ont à dire, car même si on les efface, il y aura toujours d’autres personnes qui diront ce qu’ils ont à dire. Il faut reprendre les négociations de façon inclusive. Voilà l’attitude que l’Etat doit adopter.
Mosaiqueguinée.com : Aboubacar Soumah et Portos ont été exclus et poursuivis en justice. Cette situation n’attise-t-elle pas la tension ?
Dr Koureyssi Condé : L’exclusion n’est jamais une solution. Pourquoi le dialogue n’est pas considéré comme l’outil essentiel, fondateur et renonciateur, pourquoi le dialogue permanent ne s’impose pas dans l’esprit des Guinéens ? On pense toujours que c’est en excluant l’un que l’autre sera à l’aise .Il oublie quand n’excluant l’un, l’autre devient de plus en plus isolé, chose qu’il faut éviter. Nous sommes des Guinéens, nous nous connaissons tous. Nous avons le même objectif, si tel est le cas, il faut revenir à la raison. Exclure Aboubacar Soumah, est une mauvaise attitude et une précipitation de procès d’intention, mais aussi de jugement expéditif. Il faut sortir de cela, la Guinée est un pays qui a besoin de la paix. Il faut de l’apaisement, le rapprochement des opinions, de la tolérance et de la, mais aussi de la responsabilité.
Mosaiqueguinée.com : Allez-vous vous investir cette fois encore pour y trouver une solution ?
Dr Koureyssi Condé : Naturellement. Naturellement. Nous, nous ne sommes pas indifférents et nous ne pourrons pas être indifférents. Nous avons été présents dans ce processus depuis le début. Même s’il y a eu de la cacophonie, il est important que l’on revienne à la raison. Que tous les acteurs se retrouvent, montrent la bonne intention, la bonne volonté de résoudre cette question de grève des enseignants pour qu’on n’en sorte et que l’on passe à autres choses. Pour cela, je recommande le dialogue comme outil fondamental de règlements des différends.
Mosaiqueguinée.com : Dr Koureyssi Condé, merci.
Dr Koureyssi : je vous en prie.
source: mosaiqueguinee
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