Mamou : ville carrefour de la prostitution

La prostitution, encore appelée le travail de sexe, ne cesse de prendre une proportion inquiétante dans la commune urbaine de Mamou. Femmes mariées, célibataires, étudiantes, voire même veuves…, elles sont nombreuses à s’adonner au plus vieux métier du monde.

Lors d’une tournée dans le pays profond, notre équipe de reportage a fait une escale à Mamou, ville cosmopolite à la réputation sulfureuse.

Il est un peu plus de 21 heures, en ce samedi endiablé. Au rond-point de l’ex-hôtel Luna, des demoiselles s’affairent, elles sont à l’affût de leur premier client. Visiblement, ce sont des étudiantes. L’une d’entre elles, que nous retrouvons vers 1 heure du matin à l’Oasis night-club ente alcool et fumée chicha, discute avec un client providentiel. Quelques minutes plus tard, elle s’embarque dans son véhicule. Pour une destination plus calme.

L’ex-hôtel Luna, n’offre plus depuis plusieurs années toutes les commodités. Le lieu sert de point de rencontre, où filles de joie et clients se retrouvent pour se ‘’caler’’ un rendez-vous.

A Mamou, nombreuses sont les jeunes filles et qui se livrent à ce marché du sexe, pour des questions de subsistance. Mais il y en a qui le font, par pure vice, ayant contracté ce ‘’virus’’ par accoutumance.

Leurs lieux de prédilection sont les boites de nuit, les maquis et, parfois, aux abords des grandes rues mouvementées de la ville carrefour.

Ces jeunes filles et dames, puisque certaines, selon nos enquêtes sont des mariées, n’attendent que le crépuscule tombe, pour s’activer.  

Après le l’Oasis, nous faisons un tour vers le Métro. Là, même ambiance. Entre odeur d’alcool, fumée de cigarettes, les belles de nuits font le guet, à l’affût du premier venu. Une demoiselle, au look extravagant nous accoste, sourire en coin. Nous échangeons quelques minutes avant de nous décider. Nous prenons place dans le bar et discutons du prix. Pour nous, il est surtout question de comprendre les motivations de cette jeune fille pour la prostitution. Elle nous explique être venue à ce métier pour résoudre des problèmes financiers temporaires. La rentrée scolaire est proche et mes parents n’ont pas les moyens.

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Etudiantes le jour, prostituées la nuit

La prostitution permet à plusieurs d’entre elles, de venir en aide aux siens. C’est d’ailleurs pourquoi, certains parents, sachant bien que leurs filles font un travail louche, ne posent pas assez de questions à ces dernières.  C’est le cas de KAD, ex-pensionnaire d’un lycée de la Ville. « Je suis issue d’une famille pauvre, mes parents ne parviennent plus à subvenir aux besoins de la famille. C’est à travers ça que je leur viens en aide. Ils ne savent pas d’où je tire tout cet argent, mais ne me posent pas de question, vu que je leur apporte assistance », se défend l’ex lycéenne.

D’autres, dont les maris sont absents, supportent seules, leur charge et celle de leurs enfants. C’est du moins l’excuse que certaines, qui acceptent de parler, disent pour se dédouaner.

Les filles s’exposent à travers un style d’habillement extravagant qui les met à moitié nue.

Ceux qu’elles réussissent à attirer et qui tombent dans leurs filets, ne déboursent pas pourtant trop d’argent pour satisfaire leur libido. A partir de 15 mille francs guinéens, le client peut satisfaire son besoin.  

 Une situation qui n’honore pas l’image de la ville de Mamou. C’est d’ailleurs pourquoi ONG, décideurs publics et autorités morales doivent se sentir concernés et agir en synergie pour venir à bout de ce phénomène.  

 En attendant, plusieurs filles sombrent dans cette pratique et ses corolaires comme la consommation de la drogue et de l’alcool.

par Mosaiqueguinee

Moussa Diawara
Journaliste reporter d'images, administrateur Gl à reporterguinee.net Aime le voyage, la lecture, la découverte et le sport