Les principaux candidats à la présidentielle sénégalaise

Dix-huit hommes et une femme sont en lice dimanche pour devenir le cinquième président du Sénégal et succéder à Macky Sall, au pouvoir depuis 2012. C’est la première fois que le sortant ne se représente pas à l’élection. Voici quelques-uns des prétendants.

Amadou Ba, dauphin de Macky Sall

Amadou Ba, adoubé par Macky Sall pour porter les couleurs de la coalition gouvernementale, se présente comme un « serviteur de l’Etat ». Âgé de 62 ans, cet ancien inspecteur des impôts met en avant son image d’homme pondéré qui maîtrise ses dossiers.

Ministre de l’Économie et des Finances de 2013 à 2019, il joue les premiers rôles dans la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent, vaste programme pluriannuel de développement. Après un passage aux Affaires étrangères, il est nommé en 2022 au poste de Premier ministre où il reste jusqu’à début mars.

Son expérience et son langage policé passent pour inspirer la confiance des partenaires, y compris étrangers. M. Ba, qui revendique le bilan de Macky Sall, est aussi crédité d’un réseau très dense, y compris chez les chefs religieux, très influents. Prônant « l’unité », « la paix » et « l’espoir », il promet s’il est élu de « créer un million d’emplois sur cinq ans » en investissant dans l’agriculture, l’industrie, les infrastructures et les énergies renouvelables.

Bassirou Diomaye Faye, candidat antisystème

Tête d’affiche de l’opposition antisystème, Bassirou Diomaye Faye, 43 ans, peut prétendre accéder au second tour. Son camp prédit une victoire dès le premier tour si le scrutin se déroule sans fraude. M. Faye a été désigné candidat pour remplacer son président Ousmane Sonko, dont il a fait la connaissance à l’administration des Impôts et des Domaines, dont il est le second à la tête du parti Pastef et qui a été disqualifié.

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M. Faye était pourtant détenu lui aussi, depuis avril 2023, et brillait par son absence pendant une partie de la campagne jusqu’à sa libération la semaine passée en même temps que M. Sonko. « Diomaye mooy Ousmane » (« Diomaye c’est Ousmane »), assurent en langue ouolof le parti et ses supporters qui comptent sur « son charme et sa perspicacité » pour suppléer au charisme et à l’éloquence de Sonko.

Il se veut le « candidat du changement de système » et d’un « panafricanisme de gauche ». Il promet une réappropriation de la souveraineté nationale. « Diomaye a les épaules assez larges pour piloter le projet », assure El Malick Ndiaye, un porte-parole du candidat, en réponse aux critiques récurrentes sur son manque d’expérience.

Khalifa Sall, le troisième homme?

A 68 ans, l’ancien maire de Dakar est l’un des doyens du scrutin et, fort de ses 40 années de vie politique, il espère jouer les trouble-fête. Plusieurs fois ministre pendant la présidence du socialiste Abdou Diouf, il conquiert la capitale en 2009 et la dirige jusqu’en 2018. L’actuel maire de Dakar, dont l’agglomération abrite 20% de la population du Sénégal, est un de ses proches.

Privé de présidentielle en 2019 en raison d’une condamnation pour infractions dans la gestion des fonds de la mairie qu’il a toujours dénoncée comme un coup monté, il a été gracié par le président Macky Sall (sans lien de parenté) tout juste réélu, après avoir passé près de deux ans derrière les barreaux.

Aux législatives de 2022, il allie ses forces à celles d’Ousmane Sonko mais le divorce est consommé lorsque Khalifa Sall recouvre son éligibilité en 2023 à la faveur d’un dialogue national initié par le pouvoir. M. Sall propose de consacrer 1,5 milliard d’euros par an à l’agriculture, de renégocier les accords de pêche et d’instituer le référendum d’initiative citoyenne.

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Idrissa Seck, quatrième tentative

Idrissa Seck, 64 ans, livre sa quatrième bataille pour la magistrature suprême. Il fut proche collaborateur puis Premier ministre de l’ancien président Abdoulaye Wade entre 2002 et 2004 avant que les relations se détériorent. Il a été incarcéré plusieurs mois en 2005-2006 pour des irrégularités présumées dans la passation de marchés publics avant d’être exonéré.
Candidat contre M. Wade en 2007, il finit deuxième. En 2012, il s’oppose à un troisième mandat de M. Wade et soutient le futur vainqueur Macky Sall, fait brièvement partie de la majorité de celui-ci, puis la quitte. En 2019, il se présente contre M. Sall. Il est à nouveau deuxième et réalise son meilleur score avec 20% des voix, devant M. Sonko. Il fait le plein des voix à Thiès, dont il a été maire pendant 12 ans.

En 2020, sa nomination à l’un des plus hauts postes de l’Etat, la présidence du Conseil économique, social et environnemental, consacre une relation conciliante avec le chef de l’Etat. Il propose de rendre obligatoire le service militaire.

AFP

 

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