Présidentielle en Guinée: Oui, Mamadi Doumbouya sera candidat!

Le général Mamadi Doumbouya sera-t-il candidat à la prochaine présidentielle, annoncée, comme toutes les autres élections, pour 2025? Répondre par la négative à cette interrogation, ou douter encore de son effectivité, serait faire preuve de myopie en ce qui concerne la vie politique dans une Guinée où tout se passe selon la volonté du président de la transition. Le maître de Conakry, qui a besoin de se faire une virginité par les urnes, n’aura qu’à troquer le treillis camouflé et le béret rouge contre ses majestueux boubous en bazin africain riche et leurs bonnets assortis. En dehors de la charte de transition qui interdit cette candidature au chef de la transition et devrait donc servir de ligne Maginot à celui qui gouverne d’une main de fer, la Guinée depuis son coup d’Etat du 5 septembre 2021, et à qui tout semble permis. Et qui se permet tout, avec la complicité d’une certaine communauté internationale qui réagit à géométrie variable, face aux putschs militaires!

Même les répressions des marches dans le sang, ne sont que des faits divers devant les soutiens du général! Même les disparitions forcées inexpliquées de citoyens, dont les dernières en date, de Mamadou Billo Bah et d’Oumar Sylla alias Foniké Menguè, deux figures du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), ne sont que peccadilles. Même la transition élastique à souhait, que Mamadi Doumbouya se sera offerte sur quatre années, si les élections ont lieu effectivement en 2025, est aussi normale, pour la communauté internationale, que la durée d’un quinquennat classique en démocratie! Que dire de la persécution des véritables leaders politiques, dont Cellou Dalein Diallo, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), qui est contraint d’errer loin de la terre de ses ancêtres, tel étant le désir du prince de l’heure qui ne s’accommode point de critique, encore moins de contradiction? Oui, tout va bien en Guinée, même si les populations, en plus de la cherté de la vie qui les oblige à serrer la ceinture jusqu’au dernier cran, n’ont plus la possibilité de s’exprimer ou de s’informer convenablement, la presse nationale et internationale, ou du moins ce qui en reste, étant sous contrôle 

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En attendant que le peuple soit mis dans la rue, selon la méthode grotesque accoutumée, usitée à l’abus, au temps des anciens timoniers, qui fabriquent des «marches spontanées» de populations et d’associations de soutien indéfectible, pour réclamer, voire exiger la candidature de l’homme fort de Conakry,, ce sont les thuriféraires de la transition qui font le boulot. Leur argument est tout simple: Mamadi Doumbouya est un citoyen comme tous les autres Guinéens! De ce fait, interdire à celui qui est venu «libérer» la Guinée du putschiste constitutionnel, le Professeur Alpha Condé, qui a charcuté la Loi fondamentale pour s’offrir le «maudit» 3e mandat, serait le priver de ses droits. Question: Mamadi 

Doumbouya est-il vraiment un simple Guinéen, comme tous les autres?

Non! Le général Doumbouya ne peut, etne doit pas, prétendre à ce fauteuil présidentiel qu’il a arraché par les armes et cherche, par la suite, à garder par les urnes, en mettant le pays en coupe réglée! S’il a vraiment de l’amour pour son pays, et compte le diriger en toute légalité et toute légitimité, il doit avoir le courage de se mettre dans la peau du «soldat de la démocratie», en l’occurrence, un certain Feu Amadou Toumani Touré dit ATT, qui, après avoir dirigé la transition malienne suite au coup d’Etat de 1991, a organisé des élections législatives et présidentielle et remis le pouvoir au civil Alpha Oumar Konaré. Sinon, toute autre voie serait de la pure confiscation du pouvoir, une règle non écrite, mais bien respectée, en Afrique, énonçant qu’«on n’organise pas les élections pour les perdre».

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Oui, sauf tsunami, le général Mamadi Doumbouya, selon la logique, pour ne pas dire l’illogique, des choses en Guinée actuellement, sera candidat à la prochaine élection présidentielle qui devrait fermer la parenthèse de la transition. Et il ne faut pas être expert en politologie ou liseur de cartes, pour savoir qu’il gagnera, haut la main, «son» élection. Si seulement le général Mamadi Doumbouya pouvait nous apporter la contradiction magistrale! A défaut, que la «communauté internationale» qui ferme les yeux sur ses caprices d’enfant gâté, l’en empêche, au nom de cette vertu de la démocratie, dont elle se fait le parangon!

Par Wakat Séra

 

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