Soutiens au CNRD et à la candidature du Gl Mamadi Doumbouya: Des artistes musiciens plongent dans le marigot politique

En Guinée, l’on n’a coutume de voir des mouvements de soutien aux différents régimes surtout quant il s’agit de la candidature du président à une échéance électorale. Autrefois, ces mouvements étaient animés par des associations de jeunesse, des partis politiques et des groupements de femmes ayant d’une manière ou d’une autre des intérêts avec le régime en place ou du moins aspirent êtres dans ses bonnes grâces. Cependant, ces dernières décennies, la donne a changé. Des artistes musiciens guinéens récupèrent peu à peu ce terrain juteux. L’on peut même dire sans se tromper qu’ils sont entrain de ravir la vedette aux autres mouvements, si ce n’est déjà fait. Comme arme de séduction érigée en signe de loyauté, il faut dédier une chanson louant les projets et les mérites du roi(chef de la junte) et sa cour pour aspirer appartenir au cercle restreint et tout ce qui s’en suit. La plupart des vedettes de la musique guinéenne comme Fodé Baro, Sekouba kandia kouyaté et son ensemble instrumental ont mordu à l’hameçon. Tous trinques désormais avec le régime actuel. Certains artistes qui ont porté l’espoir de la culture à un moment donné sont laissés emporter par la vague en monnayant leurs talents contre espèces sonnantes et trébuchantes. Il s’agit par exemple de Takana Zion, Oudy premier, Singleton, Papaito, Jack Woumpack, Yama Séga, etc. Dans le lot, des figures bien connues dans cette pratique dont le flambeau est porté par Doudou Béni et Takana Zion qui enflammaient les podiums lors des campagnes électorales du défunt régime Condé. Cette liste est loin d’être exhaustive car tous les jours, les soutiens de la transition et la candidature du président Doumbouya foisionnent sous nos tropiques notamment dans les rangs des artistes. Nul besoin de dire que ces artistes ci-dessus cités ont raté le coche de leurs belles carrières. Ils faut aussi dire que la nouvelle génération leurs ont damé le pion du point de vue créativité et innovation. Or, ce monde impitoyable qui est le showbiz qu’ils ont en commun ne fait plus de cadeau. La survie dans ce monde ne dépend que du talent pur intrinsèque si fait que chacun est obligé de repousser ses limites.  Donc quiconque n’obéit pas à ce principe intangible aura choisi de mourir simplement de sa belle mort. Combien parmi ́ces artistes soutiens du CNRD sont aujourd’hui capables de remplir la grande salle de spectacle du palais du peuple ? Combien parmi eux peuvent signer avec les grandes maisons de production ou se produire en guichets fermés à Bercy, au Bataclan… bien malin celui qui pourrait répondre à ces questions.

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Et si la situation économique était à la base de leur déchéance !

A voir de plus prêt, il apparaît nettement que la pauvreté en est beaucoup pour l’échec de ces artistes car certains ont longuement tiré le diable par la queue. D’autres ont tout perdu: femme, popularité, dignité, inspiration…Comme le dit un dicton africain:”Le ventre affamé n’à point d’oreille”.

Cependant, des artistes même s’ils sont aujourd’hui à compter du bout du doigt existent encore et résistent face aux grosses cylindrées, aux maisons de luxe, aux billets de banque, au passeport diplomatique et aux voyages en première classe gracieusement offerts par le CNRD ou par le Président de la transition en personne. Ce sont ceux qui semblent faire le bon choix refusant les avantages éphémères et passagers de la junte au pouvoir et ne comptant que sur leurs talents d’artiste et plus encore sur le soutien inconditionnel de leurs fans, ce sont entre autres : Sekouba Bambino, Saïfon, Soul Bangs, Mousto Camara, Azaya, Tenin Diawara, Ansty crazy, Djelykaba Bintou, Petit Kandia, Amadou sodia, Mananba Kanté, que sais-je ?

Espérons que ce petit groupe d’artistes puisse résister à la tentation et ne tombent surtout pas dans le même piège.

Moussa Dicko

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