Des milliers de partisans de l’opposition ont réclamé jeudi à Lomé, capitale togolaise, au deuxième jour de la grande mobilisation nationale, le départ du président Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005, en rejetant désormais toute discussion pour des réformes.
Alors que mercredi, une marée humaine constituée de plus de 100 mille partisans de l’opposition, d’après l’organisation Amnesty international -un million d’après l’opposition- avait envahi la capitale, l’opposition s’est à nouveau réuni jeudi pour manifester contre le régime de Gnassingbé qui a succédé il y a douze ans à son père, lui-même resté au pouvoir durant 38 ans.
Les manifestants, qui ont protesté dans le calme, n’ont cessé tout au long de la journée de réclamer le départ du chef de l’Etat.
Cette nouvelle réclamation a pris le dessus dans les protestations de l’opposition qui jusque-la, manifestait pour des réformes constitutionnelles (limitation du mandat présidentiel et scrutin à deux tours) promises par le régime mais qui n’ont jamais abouti.
« Il a refusé lui-même de respecter la mise en œuvre des réformes préconisées par l’Accord politique global (APG), qui lui aurait conférer la légitimité. Aujourd’hui il se retrouve sans légitimité. Qu’est-ce que nous allons faire de lui ? On lui demande simplement de quitter le pouvoir » a confié a Anadolu Jean Pierre Fabre, chef de fil de l’opposition togolaise, rencontré lors de la manifestation.
« Nous sommes le peuple et c’est nous qui avons mis Faure Gnassingbé au pouvoir. Maintenant, parce qu’il ne veut pas faire ce que nous voulons, nous voulons qu’il s’en aille. Nous ne voulons plus de lui » a renchérit Koffi Etsè, un manifestant interrogé par Anadolu.
Au même moment, l’Assemblé nationale togolaise, qui tente de répondre aux attentes des citoyens, se prépare à siéger mardi prochain pour étudier et voter les réformes constitutionnelles engagées par le gouvernement, et qui selon Payadowa Boukpessi, ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales interrogé jeudi par Anadolu « devraient satisfaire l’opposition ».
Mais l’opposition de son côté affirme “ne plus croire en la démarche du pouvoir” et assure ne plus vouloir discuter, sauf des “conditions de départ” du président Gnassingbé.
« Nous avions donné toutes les chances au pouvoir de résoudre nos différends par des discussions. Il a refusé de saisir ces occasions. Aujourd’hui tout ça est dépassé. Nous n’avons plus envie de perdre du temps dans des subterfuges du pouvoir. Nous voulons uniquement discuter des conditions du départ de Faure Gnassingbé du pouvoir et c’est tout » a martelé Fabre.
Faure Gnassingbé (qui a succédé à son père, Gnassingbé Eyadéma, à la tête du Togo pendant 38 ans) a pris la tête du pays en 2005 avec l’appui de l’armée.
Il a ensuite été réélu en 2010 et en 2015 lors de scrutins très contestés par l’opposition togolaise.
Anadolu/Reporterguinee
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