Les sms affectent et affaiblissent sérieusement l’éducation en Guinée. Conséquence, écrire correctement sans fautes grammaticales devient impossible pour bon nombre d’élèves.
Abréger signifie diminuer, rendre plus court, résumer un mot, un texte ou une information. L’abréviation est utilisée correctement pour trancher des mots dans une phrase afin de gagner en rapidité et en espace. Cependant, de nos jours, les abréviations sont faites de façon incompréhensible et illisible grâce à l’arrivée des SMS.
Dans les écoles, les élèves abrègent dans leurs cahiers comme dans leurs téléphones. Certains se permettent même de le faire lors des évaluations.
« Je rencontre des cas d’abréviation dans ma classe. Sur les feuilles d’évaluation, nous constatons que certains élèves font des abréviations. Et aujourd’hui le problème mérite d’être pris au sérieux », interpelle Mohamed Kaba, professeur de philosophie au groupe scolaire Alama TRAORE. Et de continuer : « Les élèves n’ont plus de niveau surtout en langue française. Le fait qu’ils abrègent, ça les empêche non seulement de mieux comprendre les règles et principes grammaticales mais aussi ça diminue de plus en plus leurs niveaux ».
« Les abréviations ternissent l’image tout en diminuant le niveau de l’apprenant, parce qu’il ne pourra pas éviter les fautes », lance Mohamed KABA.
« Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) sont en principe une bonne chose mais il faut savoir les utiliser, autrement cela ne va pas vous aidez dans votre éducation », déclare Bangaly Ouendouno, professeur de français en classe de terminale qui déplore le fait que : « De nos jours, même les mots les plus élémentaires sont mal écrits par les élèves ».
Écrire rapidement pousse certains élèves à abréger. C’est en tout le cas de Mariame Doumbouya, collégienne. « J’aime les abréviations parce que ça me permet de gagner en temps. Je préfère abréger avec les ami(e)s dans les textos de sms mais dans mon cahier, je n’abrège jamais », dit-elle.
« Je dis à mes amies aussi de ne pas le faire car si on abrège dans le cahier, parfois on ne peut pas totalement comprendre et ça donne beaucoup de faute en dictée », a-t-elle reconnu.
Certaines écoles ont pris des mesures draconiennes contre la pratique des sms. Khadija Dramé, lycéenne témoigne: « Parfois j’abrège et d’autres fois non parce qu’il y a de ces mots qu’on ne peut pas abréger si non on ne pourra pas les lire. Dans mon école, il est interdit d’abréger dans les cahiers donc je n’abrège pas là-bas ».
Nyakoye Patrice Koivogui, lui est conscient des inconvénients des sms mais a du mal à s’en passer.
« A force d’abréger constamment, ça devient une maladie donc je conseille de ne pas abréger », lance t-il.
Kadiatou BARRY
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